Synopsis
Puisqu’on lui a dit que les grandes compositrices n’existaient pas, Anya s’enferme dans sa chambre et décide de composer un opéra !
Depuis qu’Anya a eu 12 ans les regards ont changé. Ceux des hommes, ceux des femmes. Ceux de ses camarades. Anya est trop intense : elle rit trop fort, elle pleure trop fort. Elle change de couleur de cheveux toutes les semaines et de projets d’avenir tous les mois. Quand dans sa classe de musique, elle a dévoilé son désir d’écrire un opéra, la directrice lui a expliqué que les grandes compositrices, ça n’existe pas. Seulement pour Anja, la musique, c’est sa langue maternelle. C’est le violon de son père, le piano de sa mère, les chansons russes de son grand-père Vassia qui était chef d’orchestre à l’Opéra de Moscou.
L’histoire commence par une grande colère. Une colère d’enfant qui fait claquer les portes et trembler les murs. Une colère russe. Pleine de colères plus anciennes encore. Une colère pour en terminer avec l’injustice, avec les interdits, avec les injonctions à devenir autre chose que ce qu’Anya veut être : LIBRE.
Puisque c’est comme ça, Anya s’enferme dans sa chambre pour faire son opéra toute seule. Elle convoque l’inspiration : les fantômes du passé, son folklore ancestral tout autant que le riff des guitares électriques de ses idoles contemporaines…
À travers la révolte d’Anya, c’est bien la force d’autonomie d’une toute jeune fille qui nous intéresse. Mais aussi l’assurance que les colères d’enfants, loin de n’être que des caprices, sont parfois d’immenses puissances de réinvention.
Écrire spécifiquement pour les enfants est une première pour moi. Je suis convaincue, en ce moment plus que jamais, qu’il faut façonner de nouveaux modèles, de nouvelles façons d’appréhender le monde, de le mettre en question, de le lire et d’en proposer la lecture. Pour moi, cette commande est un cadeau du point de vue artistique déjà, mais aussi technique et économique. Il faut dire l’essentiel avec peu de moyens, il faut être « tout-terrain », irriguer les territoires. Ce qui m’intéresse dans cette expérience, c’est d’aborder mes thèmes de prédilection, brûlant d’actualité – l’émancipation individuelle et collective, la transgression, la place de la femme dans la musique, les préjugés – à travers le prisme du regard des enfants, tout en jouant avec les codes de l’opéra, monde bien trop souvent jugé élitiste et inaccessible. Je voudrais que la pièce communique aux enfants une énergie de vie, une vitalité déliée, des envies de liberté, de désobéissance, une envie de chanter, de composer, d’écrire, de faire de la musique et toujours, de cultiver l’autodérision. — Claire Diterzi
Séances scolaires : jeudi 20 et vendredi 21 janvier à 9h45 et 14h15.
Dans le cadre du festival Odyssées en Yvelines
Spectacle à l’Auditorium de La Batterie.
Suivi du film documentaire « Écrit par Mme Bach », à 19h30. En 2011, le professeur Martin Jarvis, après des années de recherches, secoue le monde feutré de la musique en avançant la thèse suivante : certaines des plus belles pages du célèbre compositeur Jean-Sébastien Bach auraient été écrites par sa femme, Anna Magdalena…
Distribution
Texte et musique Claire Diterzi
Collaboration dramaturgique Kevin Keiss
Avec Anaïs de Faria (soprano)
Mentions
Production Théâtre de Sartrouville – CDN
Compagnie JE GARDE LE CHIEN.
Coproduction L’Atelier à Spectacles – Vernouillet
Le Trianon Transatlantique – Sotteville-lès-Rouen
Crédit photo Marie Pétry
Lieu
La Batterie de Guyancourt, Rue de la Redoute, Guyancourt, France